ACTION FUTURE 49 – Économie

Anthony Benhamou

Quel est le point commun entre la crise asiatique de 1997, la crise Internet de 2001, la crise des subprimes en 2008, la crise de la dette souveraine de 2010 et la prochaine crise économico-financière ? Elles émanent toutes de l’éclatement d’une bulle spéculative. Ce phénomène de gonflement artificiel des prix ne date pourtant pas d’hier ; depuis plus de trois siècles effectivement, les agents économiques savent que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Et pourtant, ils sont toujours aussi surpris quand une bulle éclate. Pour comprendre ce qui pousse les agents économiques à adopter des comportements mimétiques, il faut, à la fois étudier leur rationalité, mais également appréhender l’action des banques centrales. Qu’elle soit conventionnelle ou non, la politique menée par ces dernières a pour dessein initial d’éteindre des incendies mais, le plus souvent, participe à en allumer d’autres…

Sortir de sa bulle,
un processus parfois coûteux… un cas d’école : la bulle du bulbe

Tout commença à la fin du XVIème siècle lorsque des marchands néerlandais introduisirent dans le pays des tulipes en provenance de Turquie. Nouveauté, rareté et mélange improbable de couleurs, une combinaison qui conféra très rapidement au bulbe de tulipe une valeur élevée relativement aux nombreuses autres fleurs que comptait le royaume. La tulipe devint ainsi progressivement un objet de luxe particulièrement prisé par les nantis mais aussi par la bourgeoisie néerlandaise. Enfin libérée de la domination espagnole, cette dernière avait en effet engrangé d’importants bénéfices grâce au commerce avec l’Asie, n’hésitant pas à faire bâtir de grandes maisons entourées de jardins fleuris… de tulipes. Pendant presque quarante ans, le prix du bulbe de tulipe ne cessera alors de croître, à un rythme modéré dans un premier temps, puis à un rythme plus soutenu à partir des années 1630 ; ainsi en 1635 il fallait en moyenne 2.500 florins pour acheter un bulbe de tulipe, soit 25.750 euros de 2002 si l’on en croit les calculs de l’International Institut of Social History.

Le prix du bulbe de tulipe atteignit son apogée en 1636 ; cette même année, le parlement discuta effectivement d’un projet portant sur la transformation de la nature des contrats qui deviendraient alors des options d’achats et non plus des obligations. Un effet d’aubaine pour les spéculateurs. On raconte ainsi qu’au début de l’année 1637, un bulbe de tulipe pouvait se négocier sur le marché à terme contre l’équivalent de trois tableaux de Rembrandt; ou bien dix fois le salaire annuel d’un artisan qualifié ; ou encore contre un terrain de cinq hectares… des données souvent issues de pamphlets de l’époque dont il est impossible de vérifier l’exactitude. Une chose est sûre cependant, le prix…

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By Action Future

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