Par Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie – BFT IM
Le taux 10 ans frôle 4.7% aux Etats-Unis et 3% en Allemagne avant de clôturer la semaine autour de 4.5% aux Etats-Unis, 2.8% en Allemagne et 3.4% en France en raison d’une consommation américaine moins résiliente et de la désinflation rapide en Eurozone. Au final, les marchés actions s’effritent à peine. En termes sectoriels, l’énergie progresse alors que les services aux collectivités sous-performent. Le dollar s’affermit (€/$ ≈ 1.06 ; $/¥ ≈ 149). Le Brent varie peu à 94$/baril et l’or recule à 1875 $/once.
Les signes de ralentissement et de désinflation aux Etats-Unis
La consommation réelle apparait moins résiliente au 2ème trimestre après révision des chiffres du PIB et progresse à peine en août. L’inflation PCE totale s’affermit à 3.5% l’an mais la mesure « cœur » recule, comme attendu, à 3.9% l’an. Les enquêtes de confiance suggèrent un creux dans l’industrie mais une dégradation dans les services.
Désinflation et brusque ralentissement du crédit en Eurozone
Les chiffres provisoires de septembre montrent une désinflation plus rapide que prévu à 4.3% l’an au total et 4.5% l’an sur le sous-jacent. La distribution de crédit ralentit fortement, ce qui devrait affecter l’activité. L’érosion de la confiance se poursuit sauf dans l’industrie qui semble avoir touché un point bas.
En France, consommation atone et désinflation
L’inflation totale, dopée par l’énergie, est ferme à +4.9% l’an en septembre mais l’inflation sous-jacente recule à environ 3% l’an (3.6% sur les prix harmonisés). La consommation de biens se replie en août à -1.9% l’an en volume et le moral des ménages reste déprimé en septembre. La Banque de France prévoit une croissance limitée à 0.9% en 2024 alors que le gouvernement table sur une reprise à +1.4%.
Les doutes de la Banque du Japon semblent s’estomper
Les minutes de sa dernière réunion montrent que l’hypothèse d’une inflation salariale pérenne gagne des partisans. Une normalisation monétaire dès le début 2024 parait possible. La stagnation de l’industrie se poursuit en août mais les ventes au détail progressent de 7% l’an, favorisées par le bon moral des ménages, reflet du plein emploi dans l’Archipel.