Vincent Boy, Analyste marché chez IG France

Le Japon entre officiellement en récession après avoir constaté deux trimestres consécutifs avec un PIB en contraction. Les Etats-Unis ont vu les ventes au détail baisser de 15% vendredi, contre -4,6% attendu, alors que le PIB est en grande partie composé de la consommation des Américains. D’un autre côté la guerre commerciale, qui avait conduit en 2018 à une forte baisse des marchés par crainte d’un simple ralentissement économique à venir, reprend et fait craindre de tensions sur le secteur technologique notamment.

 

En revanche du côté des marchés, l’ambiance reste plutôt festive et la baisse des restrictions fait espérer un retour à la consommation. Cela fait ainsi oublier les tensions sur l’économie ou même celles liées à la crise sanitaire. Les contrats Futures du Nasdaq 100, indice majeur des valeurs technologiques américaines, évoluent ce matin à moins de 6% de son plus haut historique.

 

Malgré cette euphorie persistante grâce à « l’économie Fed », le président de la réserve fédérale Jerome Powell, ne se montrait pas positif sur les perspectives économiques hier. En effet celui-ci précisait que la reprise pourrait se faire attendre jusqu’à la fin de l’année 2021 et il liait le retour à la croissance au fait de trouver un vaccin.

 

Celui-ci ajoutait que les plus importantes données à suivre actuellement étaient celles liées au coronavirus. Or, aux Etats-Unis la tendance ne s’améliore pas franchement au niveau national et certains Etats observent toujours une tendance haussière dans le nombre de nouveaux cas. Par ailleurs, la Russie, le Brésil et l’inde inquiètent davantage chaque jour, alors que ce dernier a décidé de prolonger le confinement de la population jusqu’à la fin du mois de mai.

 

Au-delà de ce risque sanitaire, les Etats-Unis augmentent leur pression sur Huawei afin de rattraper leur retard dans la technologie 5G, alors que la société chinoise a toujours une large avance sur toutes les sociétés du monde entier sur cette technologie de demain. Pour cela le président américain invoque une nouvelle fois les risques sur la sécurité nationale et bloque de plus en plus les transactions des fabricants de composants avec le géant chinois.

 

La chine est restée plutôt en retrait durant les derniers conflits en 2018 et 2019 mais pourrait maintenant agir plus fortement et mettre notamment à exécution ses menaces à l’encontre des sociétés américaines sur le territoire national. En effet, la seconde économie mondiale a déjà constitué une liste de sociétés US qui pourraient voir leur marge de manœuvre réduite en Chine ou même qui pourraient subir une enquête afin d’analyser les risques éventuels pour l’économie chinoise.

 

Dans ce cadre, on pense en premier à Apple, qui réalise 16% de son chiffre d’affaires en Chine et reste très dépendant du pays en ce qui concerne l’approvisionnement et la production. Qualcomm, qui réalise environ 50% de son chiffre d’affaires en Chine, pourrait également être une des sociétés inquiétées. Boeing ou Cisco system sont également des cibles potentielles.

 

Sur le marché du pétrole, les cours du baril profitent de cette fièvre acheteuse sur les marchés, à la veille de l’échéance de juin. En effet la baisse des restrictions fait espérer une progression de la consommation de brut et permet de réduire les craintes concernant le stockage et d’appuyer ainsi la poursuite de la hausse des prix.

 

Le risque de voir le phénomène constaté le mois dernier, lorsque le cours du baril est entré en territoire négatif, semble être écarté. Nous surveillerons l’évolution demain lors du débouclage des positions. Un pétrole qui se maintient devrait faire ressortir que davantage d’acteurs souhaitent une livraison en physique et cela soutiendrait les prix de l’or noir.

 

 

By Action Future

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