ACTION FUTURE 40 – Économie

Alexandra Estiot et Thibault Mercier

L’origine de la crise de la dette en Europe 
La crise de la dette souveraine en Europe a commencé en Grèce, fin 2009, lorsque le gouvernement de M. Papandréou a dévoilé les manipulations comptables de ses prédécesseurs. Le déficit budgétaire pour l’année fiscale en cours n’était plus estimé à 3,7% du PIB mais à 12,7%, entraînant une dégradation choquante des perspectives à moyen terme de la dette grecque. Le ratio de dette pour 2011, tel qu’attendu par la Commission Européenne, a alors gagné quelques 40 points, à 135% du PIB. Le premier domino était tombé : d’une dégradation de note à l’autre, les taux d’intérêts grecs ont littéralement explosé. Le différentiel de rendement entre les titres d’État grec et allemand est passé en quelques mois d’un peu plus de 100 points de base à près de 1000 pb. Le gouvernement grec ne pouvait plus se financer via les marchés et, confronté à une crise de liquidité, n’a pas eu d’autre choix que de demander l’aide du FMI et de ses voisins européens.
Alors qu’un prêt de € 110 mds était accordé au pays, l’Union européenne annonçait la création d’un mécanisme de sauvetage reposant sur trois piliers, d’où son surnom de “Troïka”. Le principal élément du dispositif est la création du FESF (fonds européen de stabilité financière). Il s’agit d’un fond ad hoc, venant à échéance en juin 2013, pouvant émettre de la dette afin de financer les prêts accordés aux pays de la zone euro en proie à des difficultés financières. Les obligations ainsi émises sont adossées à des garanties données par les États membres de la zone euro, au prorata de leur quote-part au capital de la BCE. Le montant total des garanties que les (alors) 16 pays de la zone euro s’étaient engagés à fournir s’établissait à € 440 mds, pour une capacité de prêt effective de € 255 mds, soit le montant des garanties apportées par les pays notés AAA. En ajoutant les fonds mobilisables via la Commission Européenne et le FMI, l’enveloppe totale était alors de € 473 mds.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que ce dispositif soit utilisé. L’avant 2007 a constitué un âge d’or pour l’Irlande, alors surnommée le « Tigre Celtique », avec d’importants flux entrants d’investissements directs étrangers (IDE). La conjonction d’un taux de croissance supérieur au potentiel, d’un afflux important d’IDE et d’un accès (trop facile) à un crédit (trop bon marché) a eu les conséquences prévisibles sur l’économie irlandaise, avec le gonflement d’une bulle immobilière.

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