La finance carbone est le terme généralement employé pour désigner les échanges de réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) qui interviennent sur les marchés financiers. Cette activité suscite un fort engouement auprès des opérateurs économiques qui trouvent dans les systèmes en place des possibilités soit de se conformer à des obligations légales, soit de prendre en charge leur responsabilité environnementale sur une base volontaire.
Plus généralement, l’expression finance carbone englobe toutes les activités qui contribuent à faire des GES un bien négociable : fonds d’investissement (fonds carbone initiés dans le but de favoriser l’investissement des technologies propres), mécanismes de projets prévus par le Protocole de Kyoto (mise en œuvre conjointe, mécanisme de développement propre)…
Deux systèmes coexistent :
• Marchés régulés ou contraints :
Sous le contrôle d’autorités publiques, les règles instituées dans les marchés régulés s’imposent à des installations industrielles localisées dans les pays européens (en vertu de la Directive 2003/87/CE) et aux pays signataires du Protocole de Kyoto. Sur ce marché, on échange des quotas négociables dans l’objectif de se conformer à des politiques climatiques rendues obligatoires par la signature de ces accords.
• Marchés volontaires :
Le marché volontaire concerne principalement les pays situés en dehors des systèmes contraints (Protocole de Kyoto, Système communautaire d’échanges des quotas), ainsi que les secteurs économiques non couverts par ces systèmes. Les acteurs y ont recours soit pour prendre en charge leur responsabilité environnementale dans le cadre d’une politique de compensation volontaire, soit pour acquérir une expérience des marchés en anticipation de régulations futures. Les retombées en termes d’image de marque sont une finalité fortement attendue sur ce marché. Complémentaire au marché régulé, le marché volontaire s’en distingue par le type et la taille (plus modeste) des projets qui y sont proposés, leur localisation géographique (généralement dans les pays en développement) et leurs coûts d’achat (plus faibles).
Quel que soit le dispositif retenu, la finance carbone offre des mesures novatrices pour tendre vers une économie à faible teneur en carbone et tenter d’éviter ce qu’il est désormais convenu d’appeler la « race to the bottom ».