Par Philippe Dietrich
L’article COLLECTE DES OPC: les attentes de clients paru dans ACTION FUTURE 69 est actualisé avec quelques graphiques complémentaires:
MAIS OÙ SONT LES NEIGES D’ANTAN ?
La crise des subprimes aurait-elle durablement modifié le comportement des investisseurs ?
Il semblerait bien que oui. Fin 2007 les OPC actions représentaient presque 333 Mds €, plus du double des taux longs (quasiment 175 Mds €). Onze années plus tard les chiffres sont respectivement devenus 291 et 270 Mds €, soit dans le premier cas une chute de 13,5% et dans l’autre une hausse de … 54%.
La crise des subprimes aurait-elle durablement modifié le comportement des investisseurs ?
Il semblerait bien que oui. Fin 2007 les OPC actions représentaient presque 333 Mds €, plus du double des taux longs (quasiment 175 Mds €). Onze années plus tard les chiffres sont respectivement devenus 291 et 270 Mds €, soit dans le premier cas une chute de 13,5% et dans l’autre une hausse de … 54%.
Rappelons simplement à titre d’exemple, et seulement pour mémoire, que dans le même temps l’Eonia est passé de 4% à … –0,35% et le Bund 10 ans de 4,243% à 0,204%. Ce n’est donc pas dans « l’excellence » de ces rendements qu’il faudrait chercher un hypothétique flight to quality mais bien plutôt to security.Il est vrai que durant toutes ces années les marchés financiers n’ont pas toujours été bien fameux, pour autant, et pour prendre la bourse que les Français connaissent le mieux, l’indice du CAC 40 sur la période, dividendes réinvestis, connait une progression de plus de 26% avec une hausse quasi continue de 2012 à 2018, n’eussent été les dernières semaines de l’année passée.
Voir GRAPHIQUE ARTICLE 2 dans l’article
Malgré cela, nous l’avons vu, la baisse des actifs est réelle. Cette baisse touche presque toutes les classes d’actifs, à des degrés divers toutefois. Le graphique suivant illustre bien le phénomène.
GRAPHIQUE 3 actualisé / (NOUVEAU)

Si l’on compare les actifs sous gestion fin 2007 à ceux de fin 2018 des principaux segments, on constate une diminution globale de ces actifs de l’ordre de 88 Mds €. Ainsi à titre d’exemple les OPC monétaires représentent fin 2018 75,9% de leurs encours fin 2007, soit une chute de 24,1% mais si l’on tenait uniquement compte de la décollecte nette cumulée de 2008 à 2018, cette baisse serait en fait de 30,1%. Ainsi comme on peut le constater, la gestion a dans tous les cas amoindri l’effet désastreux de la collecte.
GRAPHIQUE ARTICLE 4 (NOUVEAU)

En effet, hormis les taux longs dont la collecte nette sur la période correspond à 28,4% des actifs fin 2007, tous les autres secteurs enregistrent une décollecte nette, ce qui correspond peu ou prou à une défiance des investisseurs vers les produits supposés risqués donc les actions (les fonds à formule méritent des explications complémentaires mais ce n’est pas l’objet de notre présent survol).
Cette aversion au risque est validée par le fait que le second secteur le moins impacté par la décollecte est le segment des diversifiés, décollecte nette sur la période de –6,2% contre –13,1% pour les actions. Si on mesure ces décollectes en Euro, elles sont encore plus spectaculaires, ainsi c’est plus de 43 Mds € qui ont été perdus pour les actions et un plus de 18 pour les diversifiés.
Ces décollectes pourraient néanmoins être dues à quelques moments rares, mais de grande ampleur, qui expliqueraient ces chutes. Malheureusement, il n’en est rien.
Si l’on étudie les 132 données mensuelles sur la période, seuls 45% des mois ont vu une collecte nette positive sur le segment actions et donc par voie de conséquence une décollecte dans 55% des mois.
GRAPHIQUE ARTICLE 5 (NOUVEAU)

Là encore les segments diversifiés, 47% des mois en collecte positive, et taux longs, 55%, font mieux, ou pour être plus précis moins mal. La défiance, méfiance ou aversion selon les termes qu’on a envie d’employer est donc généralisée. Ainsi sur cette période l’effet décollecte, partiellement compensé par la collecte positive du segment taux longs, se chiffre tout de même à plus de 70 Mds € et 200 Mds € en intégrant les monétaires. Si l’on compare à la période 2000-2007 où les encours OPCVM français avaient grimpé de 86% soit près de 740 Mds € l’effet de saisissement est encore plus violent.
Pourtant les années 2000, 2001 et 2002 avaient été désastreuses pour les bourses internationales (avec par exemple une baisse supérieure à 50% pour l’Euro Stoxx 50 ou encore –37% pour le S&P 500 GR exprimé en $).
Suite de l’article (ACTION FUTURE 69)
Les placements mis en avant dans l’article: ETF (Trackers) – Fonds AM (placements entrant dans l’Assurance Vie) – SCPI (placement immobilier/pierre papier) – FCPI (Fonds investissement sur le non coté) .