Vincent Boy, Analyste marché chez IG France

Les investisseurs ont constaté hier une augmentation de 6,65 millions de nouvelles inscriptions au chômage, après 3,2M la semaine dernière, ainsi qu’une augmentation de 30 000 nouveaux cas de coronavirus aux Etats-Unis mais les marchés financiers ont terminé en hausse grâce à un tweet de Donald Trump concernant le marché du pétrole.

Celui-ci a évoqué une baisse de la production de 10 à 15 millions bpj après une discussion avec les dirigeants d’Arabie Saoudite et de Russie mais les informations reçues par la suite ne donnaient pas l’impression qu’un accord était sur le point d’être trouvé.

Le nombre évoqué par le président Américain représente entre 10 et 15% de la production mondiale de pétrole et environ 50% de la production de l’Arabie Saoudite et la Russie réunies.

L’Arabie Saoudite a invité, par la suite, les membres de l’OPEP à se réunir d’urgence pour discuter des mesures à mettre en place alors que la Russie s’est contentée de dire qu’une des options était de retourner à la table des négociations avec l’Arabie Saoudite, en ajoutant que la demande pourrait baisser de 10 à 15 millions de barils dans les semaines à venir.

 

En d’autres termes, il ne semble y avoir aucune avancée supplémentaire concernant les discussions entre les deux membres de l’OPEP+ mais le président Américain a profité de sa position pour tenter de sauver la situation sur l’emploi aux Etats-Unis en annonçant des chiffres sur une possible baisse de la production, sans aucun fondement.

Par ailleurs l’administration américaine ajoutait qu’elle ne songeait pas de son côté à demander une baisse de l’activité des producteurs de pétrole au niveau national.

Le marché du pétrole est sous pression depuis un certain temps, du côté de l’offre, du fait de l’augmentation de la production américaine et de la demande, du fait notamment de la guerre commerciale de Donald Trump mais les Etats-Unis ne semblent toujours pas concernés par une réduction des quotas de production afin de soutenir le marché du pétrole. Les Etats-Unis sont devenus le premier producteur de pétrole en 2019 avec plus de 13M de barils par jour en moyenne et devraient se sentir plus concerné par la réduction des quotas de production, plutôt que se placer en simple intermédiaire entre la Russie et l’Arabie Saoudite.

 

Pour mémoire l’OPEP et l’OPEP+ avaient décidé d’une baisse de 1,5M de bpj durant les précédents trimestres mais étaient entrés en guerre des prix car ils n’avaient pas pu se mettre d’accord sur une baisse des quotas de production supplémentaires. Depuis les discussions n’ont semble-t-il, pas avancé et cela devrait prendre du temps avant de se mettre d’accord.

 

Nous surveillerons avec attention le marché du pétrole mais une telle décision devrait prendre du temps et le cours du baril pourrait corriger à nouveau dans les jours à venir.

 

Dans la journée nous serons attentifs à la publication des NFP qui pourrait faire ressortir une destruction d’emplois, la première depuis 2010 mais nous ferons particulièrement attention à toute intervention de Donald Trump, alors qu’il doit rencontrer les patrons des majors pétrolières dans la journée.

 

Concernant le virus, les Etats-Unis surpassent maintenant largement l’Espagne et l’Italie réunies et comptent désormais pour 25% du nombre total de cas recensés au niveau mondial, qui dépasse maintenant le million.

 

Sur les marchés le cours du pétrole devrait consolider voire reprendre une tendance baissière, le dollar pourrait être recherché en tant que valeur refuge et les indices pourrait également reprendre leur tendance à la baisse, à moins que le président Américain décide une nouvelle fois d’annoncer des informations, qui restent à vérifier. Peut-être en cas de NFP en très forte détérioration ?

 

 

By Action Future

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